16 Jours D’activisme : Mobilisation Pour Changer Le Regard De La Société Sur Les Victimes De Violences à Kaolack

Kaolack, 3 décembre 2024 – Dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, l’Association Action pour le Développement du Sénégal (AADS), dirigée par Madame Ndeye Gnilane Faye, a organisé une journée de plaidoyer et de sensibilisation. Cet événement fait partie d’une campagne plus large coordonnée par un réseau de lutte contre les violences basé sur la collaboration de huit organisations féminines, avec l’Association des Juristes Sénégalaises (AJS) à la tête. À Kaolack, l’APROFES et l’AADS font partie de ce réseau.

« Cette activité s’inscrit dans notre engagement annuel pour les droits des femmes. Pour cette deuxième édition, nous avons voulu attirer l’attention sur le regard porté par la société sur les survivantes de violences. Nous avons constaté que ces femmes sont souvent jugées au lieu d’être soutenues. Or, ce dont elles ont réellement besoin, c’est d’accompagnement et de compréhension, afin de garantir leur bien-être mental et leur sécurité », a expliqué Madame Ndiaye.

Les organisateurs ont également dénoncé l’inaction du centre de santé de Kasnack, mis en place pour la prise en charge des victimes de violences, mais resté inactif faute de moyens. Ce centre pourrait offrir une prise en charge complète, mais son absence fait que les victimes n’ont pas accès à l’accompagnement nécessaire.

« Kaolack, comme de nombreuses régions, enregistre un grand nombre de cas de violences basées sur le genre. Il est crucial que ce centre devienne opérationnel afin d’offrir des services médicaux, juridiques et psychologiques adaptés. Nous appelons le ministre de la Santé à allouer les ressources et le personnel nécessaires pour que ce centre puisse fonctionner au plus vite », a déclaré Madame Ndiaye.

Les autorités ont également été interpellées sur la question du certificat médical, souvent inaccessible en raison de son coût. Madame Ndeye Diagne, coordinatrice du centre d’écoute et d’orientation pour la lutte contre les violences, a souligné que la gratuité des soins est essentielle.

« Les soins pour les victimes de violences, y compris les consultations médicales, les analyses et les tickets d’entrée, devraient être gratuits. Le système de santé, bien que public, impose des frais qui rendent l’accès difficile pour les victimes. Nous demandons une prise en charge gratuite, y compris des certificats médicaux, afin de permettre aux survivantes de bénéficier d’un accompagnement complet », a insisté Madame Ndeye Diagne.

En plus des revendications institutionnelles, les organisateurs ont mis l’accent sur la nécessité de changer les mentalités. « La violence n’est jamais acceptable. Nous appelons les populations à dénoncer les actes de violence et à considérer que ces comportements ne sont pas normaux. Un changement de regard sur les survivantes est essentiel pour leur permettre de guérir et de se reconstruire », a conclu Madame Ndiaye

Cet événement de sensibilisation, clôturant une caravane d’activités menées depuis le 25 novembre, marque un moment clé dans la lutte pour les droits des femmes et la fin des violences basées sur le genre à Kaolack et au Sénégal.

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