La ville de Kaolack a accueilli ce jeudi un atelier de concertatations sur la loi d’orientation agrosylvopastorale. Durant deux jours, les participants ont échangé sur les défis et les attentes des personnes handicapées face à cette réforme, qui vise à mieux structurer le secteur rural au Sénégal.
Selon Moussa Thiaré, président de la Fédération des personnes handicapées, leurs préoccupations sont souvent noyées dans celles de l’ensemble de la population, rendant difficile la prise en compte de leurs besoins spécifiques.
« Nous devons briser les barrières systémiques qui nous empêchent de bénéficier pleinement des opportunités offertes par le secteur rural. Cet atelier nous permet de faire entendre notre voix et de contribuer activement à l’élaboration de cette loi. »
Parmi les points soulevés : l’accès aux financements, aux intrants agricoles et au foncier, ainsi que la prise en compte de l’âge dans l’attribution des aides et subventions. Un enjeu crucial pour une meilleure insertion professionnelle, alors que 84% des personnes handicapées n’ont pas de diplôme et seulement 0,4% ont bénéficié d’une formation professionnelle.
Présent lors des échanges, Dr Cheikh Oumar Bâ, directeur exécutif de l’IPAR et coordonnateur technique du comité d’évaluation et de révision de la loi, a rappelé l’importance de cette consultation nationale.
« Nous avons parcouru les 14 régions du Sénégal pour intégrer toutes les catégories d’acteurs. Les personnes handicapées, qui représentent 7% de la population, doivent être incluses dans les initiatives de développement économique, social et culturel. »
Il a également insisté sur la nécessité d’articuler la loi d’orientation sociale avec la loi agrosylvopastorale et halieutique, afin de garantir une meilleure cohérence des politiques publiques en faveur des personnes en situation de handicap.
L’articulation entre la Loi d’orientation sociale et la Loi agrosylvopastorale et halieutique. « Ces deux textes doivent être complémentaires pour garantir une réelle inclusion des personnes handicapées dans le développement rural », a expliqué Dr Bâ.
À l’issue de cet atelier, les participants espèrent que leurs recommandations seront prises en compte dans la version finale de la loi. Une rencontre avec le Président de la République est prévue, où ces préoccupations seront directement portées à son attention.
Avec l’essor des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle, des solutions innovantes pourraient également compléter les stratégies de développement et faciliter l’inclusion des personnes handicapées dans le secteur rural.