Kaolack, Sénégal – L’Agence sénégalaise de Réglementation Pharmaceutique (ARP) a organisé un atelier de sensibilisation à Kaolack, ce vendredi, à l’intention des acteurs de la santé. Objectif : vulgariser la loi du 13 juin 2023 régissant la pharmacie, les postes de santé et les médicaments au Sénégal. Une initiative qui vise à renforcer le cadre réglementaire et à lutter contre le trafic illicite de médicaments, un fléau qui menace la santé publique.
Créée en 2022, l’ARP a pour mission de veiller à la réglementation et à la sécurité du circuit pharmaceutique au Sénégal. Depuis l’adoption de la loi du 13 juin 2023, l’agence s’emploie à la faire connaître auprès des professionnels de santé, des élus locaux et des relais communautaires.
« Lorsqu’une loi est adoptée et promulguée, il est essentiel que les citoyens soient informés. L’objectif de cet atelier est d’expliquer les nouvelles dispositions aux acteurs du secteur », a déclaré Dr Pape Makha Diaw, Directeur des affaires de l’ARP.
Selon lui, la loi encadre non seulement la distribution des médicaments, mais aussi les pratiques en pharmacie et dans les postes de santé. Elle prévoit également des sanctions sévères contre toute activité illégale dans le domaine pharmaceutique.
L’un des axes majeurs de la loi concerne l’inspection pharmaceutique. « Nous disposons d’inspecteurs assermentés qui veillent au respect des bonnes pratiques. Leur mission est de contrôler les officines et s’assurer que seuls les médicaments autorisés sont commercialisés », a expliqué Dr Diaw.
Cette surveillance accrue intervient alors que le Sénégal fait face à une recrudescence du trafic de médicaments falsifiés et de pratiques illégales dans la distribution des produits pharmaceutiques.
Au-delà des professionnels de santé, l’ARP mise sur l’implication des « Badiénou Gox », ces marraines de quartier et les collectivités territoriales sont engagées dans la sensibilisation communautaire.« Elles jouent un rôle clé dans la transmission de l’information au sein des foyers. Nous devons leur expliquer ce qui est permis et ce qui ne l’est pas, afin qu’elles contribuent à la lutte contre l’usage de médicaments dangereux », a souligné le responsable de l’ARP.
Face à la prolifération des médicaments de contrebande, l’ARP annonce un renforcement de sa stratégie nationale de contrôle. « Nous sommes en train de mettre en place un maillage territorial efficace pour traquer les circuits illégaux », a assuré Dr Diaw.
Il précise que des mesures concrètes seront prises dans les prochains mois pour démanteler les réseaux de vente clandestine. La loi de 2023 prévoit d’ailleurs un arsenal répressif avec des sanctions dissuasives à l’encontre des contrevenants.
Avec cet atelier, l’ARP pose une nouvelle pierre dans l’édifice de la régulation pharmaceutique au Sénégal. D’autres rencontres sont prévues pour assurer une large diffusion de l’information et garantir une meilleure application de la loi.