La ville de Kaolack a accueilli, ce lundi 9 décembre, la 9ème édition du Forum du Collectif des Producteurs des Graines d’Arachide (COPEGA). Sous le thème « L’arachide du Sénégal : État des lieux et perspectives à l’horizon 2050 », cette rencontre met en lumière les défis structurels de la filière arachidière et explore des pistes pour son avenir.
Dans son discours inaugural, Abib Thiam, président du COPEGA, a souligné l’urgence d’un changement systémique pour moderniser la filière arachidière. « Le choix de ce thème reflète une actualité brûlante. Depuis février, des changements profonds s’opèrent au Sénégal, et il est de notre devoir, en tant qu’acteurs de la filière, d’accompagner ces mutations pour atteindre des résultats concrets », a-t-il affirmé.
Pour Abib Thiam, trois réformes structurantes s’imposent pour garantir l’avenir de l’arachide sénégalaise :
L’amélioration de la qualité des semences certifiées, avec un objectif de 5 000 tonnes pour cette année.
La maîtrise de l’eau, indispensable pour optimiser les rendements agricoles dans un contexte de changement climatique.
L’adoption de nouvelles méthodes agricoles, plus modernes et adaptées aux réalités économiques et environnementales du pays.
Il a également insisté sur le rôle central de l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA) dans cette transformation : « L’ISRA doit devenir le pilier de cette révolution agricole, car sans semences de qualité, nous ne pouvons espérer une meilleure productivité. »
Un autre point clé abordé lors du forum est la gestion des exportations et l’approvisionnement des huileries locales. Le président du COPEGA a clarifié : « Il n’y a pas de suppression des exportations, mais une organisation est nécessaire pour préserver notre tissu industriel et garantir un cadre régulier et officiel. »
Pour répondre à cette équation, deux priorités ont été définies
Conserver les semences certifiées pour garantir une production durable
Soutenir les huileries locales, vitales pour absorber une partie des excédents.
Actuellement, les importations d’huile coûtent au Sénégal plus de 1 000 milliards de FCFA chaque année, une situation que le COPEGA ambitionne de corriger. « Produire localement de l’huile est une aubaine pour réduire ce déficit et préserver nos devises », a déclaré M. Thiam.
Ce forum, qui se poursuit jusqu’au 10 décembre, est l’occasion pour les producteurs, industriels et décideurs d’échanger sur les perspectives d’avenir de la filière. L’objectif final est d’élaborer une stratégie nationale pour faire de l’arachide un moteur de développement économique, à travers des innovations agricoles et un renforcement des capacités industrielles.
En conclusion, le Forum COPEGA 2024 marque un tournant pour l’arachide sénégalaise. Face aux défis économiques, climatiques et industriels, les acteurs de la filière misent sur des réformes systémiques pour bâtir un avenir durable à l’horizon 2050.